Mathilde Hatungimana, née en 1984 à Ruyigi sur la colline de Gasanda, Licenciée en sciences sociales
Qu’est-ce qu’il y a à fêter ?
En premier lieu, c’est fêter le fait que les Burundais sont libres de réaliser ce qu’ils veulent.
Quelles réalisations positives pouvez-vous relever ?
Aujourd’hui, tous les enfants peuvent fréquenter l’école sans aucune distinction. Il y a eu une augmentation des écoles et des hôpitaux publiques dans tous les coins du Burundi. Et enfin, il y a l’élection de nos dirigeants par le suffrage universel.
Quels éléments négatifs pouvez-vous signaler ?
Dans ce pays, la tragédie se manifeste par : la corruption, les enrichissements illicites, les droits de l’homme bafoués, des injustices, le coût de la vie énormément élevé et l’indice du développement humain qui est très bas.
Est-ce qu’aujourd’hui le pays est indépendant ?
Non, du fait que du budget national voté dans l’Assemblée Nationale, 60% vient de l’extérieur du pays (UE, ONU). Le pays ne peut rien faire sans intervention d’une aide extérieure.
Quel est le projet de société ?
Actuellement, nous constatons qu’il n y a pas d’avenir parce que, qui dit avenir dit un investissement dans la jeunesse. Or nous ne voyons aucun projet national qui prépare la jeunesse de demain. De mon point de vue, depuis ma naissance, je n’ai jamais vu de projet de société dont le peuple burundais peut être fier.
Que faut-il pour construire le Burundi où il faut bon vivre ?
Une éducation scolaire bien structurée, un suivi avec rigueur de la politique de l’environnement (pour le reboisement, la lutte contre l’érosion, les feux de brousse, l’aménagement des bassins versants), l’aménagement de toilettes publiques propres), l’arrêt de la corruption, le respect des droits de l’homme avec la libre expression pour tous les citoyens, le suivi des agriculteurs par des techniciens professionnels.
Lisez ici d'autres témoignages sur les 50 ans d'indépendance du Burundi.