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Genre en milieu rural burundais:
Les enfants naissent libres et aimes, mais pas toujours égaux
Inégalités depuis la naissance
A la naissance d’un garçon, beaucoup de parents sont heureux car ils ont un héritier qui prendra la relève quand le père ne sera plus, en assurant la sécurité, la protection et la perpétuité de la famille.
A la naissance d’une fille, l’heureuse maman est contente car la fille l’aidera dans les travaux ménagers. Et l’heureux papa pense qu’il gagnera des biens matériels ou de l’argent pour la dot.
Certains ménages, les garçons sont provilégiées |
"Ma grande sœur et ma petite sœur n'ont pas été à l’école parce que mes parents estimaient qu’elles devaient rester à la maison et aider maman à s’occuper des travaux domestiques, à cultiver les champs et à aller vendre la récolte. Quand j’ai dit à papa qu’il a été injuste envers mes sœurs, il a répondu que c’est grâce à leur sacrifice que j’ai pu étudier. Ce n’est pas vrai car sans être riche, mon père avait les moyens suffisants pour nous scolariser tous." Ernest Ndahigeze, instituteur à l’Ecole Primaire de la Sainte- Croix de Ntita |
Quand l’enfant atteint l’âge de la scolarisation, à l’âge de 6 ou de 7 ans, les parents l’inscrivent à l’école primaire. La plupart des écoles sont publiques. Avec la gratuité de l’enseignement, la très grande majorité des enfants en âge d’être scolarisé fréquentent l’école. Dans le temps et même actuellement, certains parents perçoivent la scolarisation de la fille comme un investissement perdu. Ils ont tendance à croire que le rôle de la fille consiste à participer aux travaux ménagers et champêtres. Ainsi, "Il y avait plus de garçons que des filles qui étudiaient", a confié Madame Sahinguvu, enseignante à l’Ecole Primaire de la Sainte-Croix à Ntita. Au fur et à mesure que les années avancent, cette tendance s’aggrave parce qu’en plus il ya plus de désertions enregistrées chez les filles que chez les garçons".
Le premier choix porte sur le garçon
Quand les parents sont amenés à faire un choix, la préférence va au garçon et c’est la fille qui est sacrifiée. Ainsi, dans la famille Ribakare, Irène et son grand frère Vianney ont tous deux fait un parcours brillant à l’école secondaire. Au moment de choisir leur orientation scolaire après 4 ans d’études secondaires, leurs parents ont choisi pour Irène de faire une courte formation d’institutrice et pour son frère de poursuivre ses études à l’université afin de devenir un grand fonctionnaire d’état.