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Burundi: Des foyers améliorés comme alternative éco-durable aux amashiga

"Amashiga" "Amashiga", le moyen de cuisson traditionnel burundais

Foyer Traditionnel amashiga

 Cuisine sur Amashiga. La suie noircit
les ustensiles de cuisine et les murs
de la maison 

"Amashiga" est un foyer traditionnel populaire en milieu rural burundais. Ce foyer est formé de trois pierres disposées de manière à supporter une marmite ronde

fabriquée en argile cuite ou une casserole métallique. Entre les trois pierres, on dispose des morceaux de bois ou du charbon de bois auxquels on met le feu. "Amashiga"  se trouve toujours à l’intérieur de la maison sauf pendant la grande saison sèche où l’installe en plein air dans l’enclos familial.

Le soir, les membres de la famille s’asseyent autour du foyer "Amashiga"  qui sert d’éclairage et de chauffage. Ils dialoguent en attendant que la nourriture soit prête. Ils écoutent des proverbes, des contes, des devinettes, des récits ou des légendes racontées par le plus âgé dans la maison ou le plus créatif parmi les adultes. Pendant ce temps, la femme ou la fille aînée fait la cuisine. 


"Amashiga" comportent un risque de maladies

Selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur le Burundi, le nombre de décès annuels par infections aiguës des voies respiratoires inférieures imputables à l’utilisation de combustibles solides (le bois de cuisine) chez les enfants de moins de 5 ans est de 5 930 et chez les personnes adultes (âges supérieurs à 30 ans) est de 640.

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La fumée est produite lors d'une combustion. Au fur et à mesure que le bois de chauffage brûle entre les trois pierres d’amashiga,  des polluants, visibles et invisibles, sont libérés dans la maison. Selon le rapport final provisoire de l’Élaboration de la Stratégie sectorielle pour le secteur de l’énergie au Burundi (Janvier 2011),  ces polluants, comme le dioxyde de carbone, le monoxyde de carbone, le méthane, les composés organiques volatils non méthaniques, les matières de particules respirables, le dioxyde d’azote et les oxydes de soufre, sont dangereux pour la santé. Ils peuvent provoquer des infections graves des voies respiratoires inférieures, de l'asthme et les cancers des voies respiratoires supérieures, des maladies cardiovasculaires, un faible poids à la naissance et une mortalité périnatale au cours de la première semaine de vie.

Amashiga, un danger pour les femmes et les enfants

Enfants portant des brindilles

La collecte de bois prend
beaucoup de temps

Les femmes, les enfants et les personnes âgées - les couches les plus vulnérables de la population - sont les plus exposées à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations. La maman qui fait la cuisine se trouve tout près du feu et les petits enfants s’asseyent souvent près d’elle. Ils sont le plus exposés à ces inconvénients.

Les femmes enceintes courent le risque d'avorter. Les enfants qu’elles portent en elles peuvent avoir un faible poids à la naissance ou naître prématurément. Ces bébés risquent de souffrir aussi de malformations cardiaques à la naissance.

Les jeunes enfants risquent aussi d’être brûlés ou d’être ébouillantés. Du fait que leur fragilité, ils risquent de souffrir de l’asthme et de diminution de la fonction pulmonaire, d’une respiration sifflante, d’une toux sévère ou de bronchite.


Foyer Amlior Nepal 1
Le type de foyer amélioré populaire
en Asie
 
Foyer Amlior Nepal 2

Il est fabriqué avec du matériel disponible 
sur place. 

 

Le foyer amélioré pour des conditions de vie meilleures dans les ménages

Comme la protection de l’environnement et du milieu de vie des gens tient à cœur la FONCABA, elle encourage ses partenaires à propager les foyers améliorés. Ceux-ci sont fabriqués avec du matériel disponible et accessible à tous, à savoir des briques, et de la boue. Ils émettent moins de suie et de fumée, l’air de la cuisine est moins pollué et elle est plus propre. Ils aident  à réduire la pollution de l'air et les émissions de gaz à effet de serre (CO2) et permettent de limiter la déforestation. Les risques d’incendie diminuent aussi.

 La collecte du bois de chauffage prend moins de temps et les femmes peuvent ainsi s’occuper d’autres choses. Les enfants qui participent à cette collecte de bois gagnent aussi du temps qu’ils peuvent consacrer à leurs devoirs à domicile. Ceux qui doivent acheter le bois économisent de l’argent. 

Erick-Bayard Rwantango,

Collaborateur KBA FONCABA.